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Ligue des champions : le PSG et Lyon offrent à la France une double présence inédite en demi-finales - Le Monde

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A destination des visiteurs, peu à peu de retour, cette librairie du vieux Lisbonne expose en devanture un livre signé Fernando Pessoa (1888-1935). Pas l’une de ses œuvres les plus connues, mais un guide de la ville, Ce que le touriste doit voir, version anglophone ou lusophone. Malgré le Covid-19, les estivants ont regagné les chemins escarpés de la capitale du Portugal. Parmi eux nombre de francophones.

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La présence française la plus remarquable se trouve en terrain clos, dans les stades de la ville où deux clubs de football représenteront la France en demi-finale de la Ligue des champions. Pour deux duels franco-allemands : le Paris-Saint-Germain (PSG) affrontera Leipzig, mardi 18 août ; l’Olympique lyonnais (OL) s’étalonnera au Bayern Munich, le lendemain. Leur deuxième demi-finale chacun, après celle des Parisiens contre l’AC Milan, en 1995, et celle des Lyonnais, déjà contre le Bayern, en 2010.

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Deux clubs français aussi haut une même année, c’est une première dans l’histoire de la plus vénérable compétition de clubs en Europe, vieille de six décennies. Une double satisfaction, tant le PSG a souffert en quart de finale contre l’Atalanta Bergame, le 12 août, finalement éliminée (2-1) après deux buts en moins de trois minutes. Et tant Manchester City, battu à son tour (3-1), trois jours plus tard, semblait favori face à l’OL.

La revanche du « championnat de paysans »

Comme le veut l’époque, les comptes se sont aussi réglés sur Internet. Au soir de la victoire lyonnaise, Kylian Mbappé a composé un simple message sur le réseau social Twitter : les mots « Farmers league » et une émoticône clownesque. Comme si la vedette parisienne se moquait bien du surnom donné par certains internautes anglophones au championnat de France, la Ligue 1, considérée par leurs soins comme « un championnat de paysans ».

On ne saurait expliquer l’origine d’une telle désignation. Si ce n’est qu’elle est censée dénigrer un championnat moins coté que celui d’Angleterre, d’Italie, d’Allemagne ou d’Espagne - et mépriser par la même occasion toute une catégorie socio-professionnelle.

Depuis le lancement de la compétition, en 1955, seule une édition jusque-là s’était déroulée sans clubs anglais, italien et espagnol dans le dernier carré : celle de 1991 avait sacré l’Etoile rouge de Belgrade en finale contre Marseille, deux ans avant le titre des Provençaux, le seul de la France à ce jour.

Dans les rues lisboètes, pourtant, difficile de ressentir quelque adrénaline. Il y a bien ces écrans de télévision aux terrasses des restaurants. Il y a bien cette réplique géante du trophée, en plein sur le Rossio, l’une des places les plus fréquentées de la capitale. Il y a bien aussi, ces enseignes publicitaires : trois joueurs de Leipzig faisant la réclame d’une boisson énergisante, leur principal sponsor. Mais pour les supporteurs, en revanche, à part de très rares maillots croisés çà et là…

L’avantage de la fraîcheur physique

Si cette phase finale est sans précédent, c’est qu’elle est sans spectateurs. Tous les matchs à huis clos pour éviter la propagation du Covid-19, que ce soit au stade de Luz ou à José-Alvalade, terrains de jeu habituels de Benfica et du Sporting Portugal.

Quelques courageux ont pourtant bien fait le déplacement. Notamment depuis Bergame, l’une des villes les plus meurtries par le virus. Il fallait les entendre entonner des « Bergamo ! », à deux heures du quart de finale. Entre leur promontoire et le stade au loin, une route, une rangée de policiers, et des journalistes pour filmer le peu de vie autour de l’enceinte.

Pour les médias, à peine une vingtaine d’autorisations par match, et la terrible sensation de s’introduire dans un lieu désolé. A condition de remplir un formulaire électronique attestant de sa bonne santé, et de se soumettre à une prise de température, thermomètre au front.

A l’inverse de l’Atlético Madrid, qui avait officialisé la contamination de deux joueurs, ni le PSG ni l’OL n’ont pour l’instant eu de mauvaises nouvelles à annoncer. De fait, le club parisien a peu de mal à respecter le principe de distanciation sociale. Il a privatisé les vingt-six étages de son hôtel cinq étoiles, à l’entrée duquel se trouvaient néanmoins des supporteurs pour accueillir les joueurs après leur qualification en demie, fumigènes en option.

Parisiens et Lyonnais ont pour eux l’avantage de la fraîcheur physique. Exception notable en Europe, les clubs du championnat de France sont les seuls à avoir dû mettre un terme prématuré à leur saison, là où les principales nations voisines ont repris en vitesse malgré la pandémie. « On ne peut pas dire qu’ils étaient tous contents de ne pas jouer, mais force est de constater qu’ils se sont très bien préparés, a souligné dimanche Noël Le Graët, président de la Fédération française de football, dans un entretien au quotidien Le Parisien. Le PSG et l’OL ont bien profité du repos et ont mis en place un deuxième cycle de préparation physique exemplaire. »

Au total, quatre mois sans compétition entre la mi-mars et la fin du mois de juillet. Jusqu’aux finales de Coupe de France et de Coupe de la Ligue : victoires peu convaincantes du PSG contre Saint-Etienne, puis… contre Lyon, dont le président, Jean-Michel Aulas, était allé jusqu’au Conseil d’Etat, en juin, pour contester l’arrêt prématuré du championnat par la Ligue de football professionnel. « On a l’impression que les joueurs se sont emparés de cette injustice qui nous a cloués à dix matches de la fin à une 7e place qui n’est pas européenne », a déclaré le patron de l’OL, le 15 août.

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« Ce format donne plus de chance à l’équipe qui est outsider »

Les clubs français bénéficient d’un autre facteur inattendu. Celui du nouveau format de la Ligue des champions cet été, choisi pour compresser quarts et demi-finales : ces manches se déroulent donc toutes dans la même ville et surtout, toutes sur un match simple, et non en manches aller-retour. « Ce format sur un match est intéressant, parce qu’il donne plus de chance à l’équipe qui est outsider, estime Corentin Tolisso, le milieu français du Bayern et ex-Lyonnais. Ça donne aussi beaucoup d’émotions. »

Manière efficace de prévenir le risque d’une « remontada » telle que celle endurée par le PSG en huitièmes de finale contre Barcelone, en 2017 : victoire 4-0 à l’aller, défaite 6-1 au retour. Manière aussi, pour Lyon, d’aborder avec peut-être moins d’anxiété la demi-finale à venir. Surtout face au Bayern, vainqueur maupiteux (8-2) du Barça, le 14 août, et désormais grand favori.

Le milieu espagnol du PSG, Ander Herrera, espère pourtant le retour à un format classique. « Pour le respect des supporters, de l’histoire du foot, on doit jouer dans notre stade [dans une configuration aller-retour] », considère-t-il.

Qu’il se rassure : le président de l’Union européenne des associations de football (UEFA), le Slovène Aleksander Ceferin, souhaite lui aussi un retour à la formule aller-retour dès la saison prochaine. Et donc à davantage de matchs à monnayer auprès des chaînes de télévision détentrices de droits.

En France, à son échelle, RMC Sport revendiquait déjà une audience record pour le match du 12 août : en moyenne 1,17 million de téléspectateurs – payants – pour le succès in extremis du PSG.




August 16, 2020 at 09:01AM
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