Ford arrive sur le secteur en pleine ébullition des SUV hybrides rechargeables avec le Kuga. Un modèle qui pourrait s’avérer d’une importance capitale pour l’avenir en Europe du constructeur américain.
Ford ne s’en fait pas mystère. Depuis plusieurs mois le constructeur a entamé une énorme restructuration, l’une des plus importantes de son histoire, pour tenter de s’adapter à la nouvelle donne automobile mondiale demandant de jouer simultanément sur des tableaux très différents.
Sur le marché américain, Ford fait des volumes, avec beaucoup de SUV et de pick-up (le F150 est toujours le véhicule le plus vendu aux Etats-Unis) et y délaisse les berlines et les petites citadines. Sur le marché européen au contraire, ces petits modèles sont prisés avec des normes environnementales de plus en plus contraignantes. Ford y paye le prix d’années de retard sur le plan de l’électrification. Avec 128 grammes de CO2 émis par kilomètre en moyenne en 2019, Ford affiche l’une des moyennes les plus élevées parmi les grands généralistes.
Le constructeur américain n’a désormais plus le choix: il doit accélérer sur les modèles hybrides et électriques, seul moyen de faire rapidement baisser les moyennes. Le cas échéant, au vu des milliards d’euros d’amendes à la clé en cas de dépassement, c’est la présence même de Ford sur le continent européen qui peut être remise en cause… Le Kuga PHEV fait partie des atouts mis sur la table pour tenter de relever ce challenge.

Le bon point: un "gros break" plutôt qu’un "faux 4x4"
Avant la technologie, l’une des principales forces du Kuga est son esthétique, un critère qui reste déterminant pour beaucoup d’acheteurs lors de l’achat d’un véhicule. Le Kuga se démarque des "faux 4x4" aux formes carrées qui pullulent sur le segment. Le Kuga est un engin aux dimensions conséquentes, certes (4,60 mètres), mais d’un dessin plus aéré, moins haut sur pattes et riche en courbes, qui rend l’ensemble plus léger. L' intérieur est vaste et logeable, avec un grand coffre (475 litres). Il évoque plutôt un gros break, du type Kia Niro ou Subaru Forester. La calandre avec ses grands phares en amande et son arrière très typé américain constituent déjà un bon point pour se démarquer de la concurrence.

Le bon point bis: sa technologie hybride rechargeable très efficace
Reste à savoir si l’engin est à la hauteur niveau technologie. Et là, autant le dire tout de suite, Ford frappe un très grand coup pour ce premier essai en termes d’hybride rechargeable. Tout d’abord, la technologie est parfaitement maîtrisée. Différents modes sont évidemment disponibles, mais le mode de gestion automatique des flux d’énergie est d’une redoutable efficacité et garantit les consommations les plus basses possible.
L’autonomie en mode tout électrique d’ailleurs (58 kilomètres constatés après recharge complète) semble même, dans les faits, largement supérieure aux indications! Ford annonce en effet une autonomie de 56 kilomètres en mode tout électrique. En agrégeant les moyennes constatées pendant l’essai, un chiffre de 70 kilomètres ou un peu plus parait tout à fait vraisemblable sur route, grâce à l’efficacité de la gestion et la régénération de l’énergie au freinage. C’est théoriquement le record d’autonomie de tout le segment.
Le temps de charge du Kuga est tout à fait correct, de 6 heures sur une prise 220v domestique à 2h45 (constatées de visu) avec prise rapide de type 2 sur un chargeur public.
Peu présent, le gros bloc thermique quatre cylindres Duratec 2,5l se fait entendre de temps en temps, sur de très bas régime, principalement pour servir de générateur à la batterie de 14,4 kwH. Et avec 225 chevaux de puissance cumulée, même si les sensations sont atténuées par une gestion volontairement économique des flux, ce Kuga PHEV se montre très dynamique et rassurant en mode hybride classique avec des accélérations franches et sympathiques.
Sur l’ensemble de l’essai (120 kilomètres de conduite urbaine et péri-urbaine), la moyenne de consommation d’essence n’aura pas dépassé les 0,4l/100km. Soit à peine plus que la contenance d'une canette de Coca-Cola. Ford revendique une moyenne en cycle mixte 2,9l/100 à l'homologation.
Au final, à lui seul, ce Kuga PHEV confirme tout le bien-fondé de la stratégie de Ford en matière d’électrification en Europe, et ses progrès impressionnants en la matière. En un coup gagnant, Ford a sans doute conçu la nouvelle référence du segment, prête à batailler avec l’Outlander Mitsubishi.

Le point noir: pas de transmission intégrale
Deux petits détails nous ont chiffoné sur ce Kuga. Tout d'abord, face à l'Outlander, le chargement dans le coffre se montre moins pratique. Nous avons fait le test avec deux vélos. Si les lignes donnent une allure de gros break au Kuga, l'accès n'est pas forcément pratique au niveau du chargement. Dommage pour un modèle familial. Second bémol: l'absence de transmission intégrale. Dommage de ne pas retrouver ce Kuga avec quatre roues motrices.

A quel prix ? Un tarif abordable
A 38.600 euros en prix d’appel (modèle essayé STLine 40.800€), et en incluant un bonus de 2000 euros au titre des véhicules très basses émissions, le Kuga hybride rechargeable constitue un concurrent redoutable en termes de rapport qualité-prix face à l’Outlander. Avec le petit Puma hybride léger, et en attendant le Mustang Mach-E 100% électrique, Ford avec ce Kuga PHEV vient, sur le papier, de pleinement remporter son pari de l’électrification. Un succès remarquable.
June 28, 2020 at 01:59PM
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Essai – Kuga hybride rechargeable : le quitte ou double électrique de Ford - BFMTV
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